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Changement climatique

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Selon l’AIE, la température sur terre pourrait grimper de 3,6 degrés d’ici 2040

Il y a une bonne et une mauvaise nouvelle dans le grand rapport prospectif, publié, mercredi 12 novembre, par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui se projette pour la première fois jusqu’en 2040.
La bonne : aucune pénurie ne se profile. À cet horizon, le cocktail énergétique mondial sera composé à parts égales de pétrole, de gaz, de charbon et d’énergies vertes ou peu carbonées, selon l’AIE. Et pour chacune de ces énergies, « les ressources ne constituent pas une contrainte » durant ces 25 ans, écrivent les experts de l’Agence, qui dépend de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Pas de choc pétrolier ni gazier à prévoir, donc, notamment grâce à l’essor du pétrole et du gaz de schistes.Retour ligne automatique
La mauvaise nouvelle, maintenant. Du fait en partie de cette ressource relativement abondante, mais aussi des 2 milliards d’humains supplémentaires attendus sur terre, la consommation mondiale d’énergie va encore s’accroître de 37 % d’ici à 2040. Une hausse cohérente avec les dernières prévisions d’ExxonMobil (+35 %).

Émissions de gaz à effet de serre et températures augmenteront
En conséquence, les émissions de gaz à effet de serre vont continuer à grimper, et la température sur terre va augmenter en moyenne de 3,6 degrés. Un scénario catastrophique.
La hausse des températures envisagée est en effet bien supérieure à l’objectif international de limiter le réchauffement mondial à 2 degrés. Ce seuil franchi, les événements climatiques extrêmes risquent de se multiplier, et le niveau de la mer menace de s’élever dangereusement.
« Cet objectif de 2 degrés requiert des actions urgentes afin de ramener le système énergétique sur une voie plus sûre », écrivent les experts de l’AIE.
Un message d’alerte, en quelque sorte, alors que de délicates négociations internationales sur le changement climatique sont en cours, dans l’espoir d’aboutir à un accord lors de la conférence prévue par l’ONU à Paris en décembre 2015.

Des efforts d’efficacité énergétique
La croissance mondiale, pourtant, devient d’année en année moins vorace en énergie, souligne Fatih Birol, économiste en chef de l’AIE et principal auteur du rapport.
Un exemple ? Les voitures. Les trois quarts d’entre elles sont désormais soumises à des normes en matière de consommation, note l’AIE. Résultat, alors que le nombre d’automobiles et de camions circulant dans le monde devrait plus que doubler d’ici à 2040, les besoins en carburant n’augmenteront en principe que d’environ 25 %.
Ces efforts d’efficacité énergétique devraient permettre d’économiser 23 millions de barils de pétrole par jour à l’horizon 2040, « plus que la production actuelle cumulée de l’Arabie saoudite et de la Russie », se réjouit l’agence.Retour ligne automatique
Même logique pour le gaz naturel, où les mesures prises pour limiter la consommation dans les centrales électriques et l’industrie sont supposées gagner 940 milliards de mètres cubes par an, « davantage que ce que produit aujourd’hui l’Amérique du Nord ».
Autre point décisif pour limiter le réchauffement climatique : l’essor des énergies renouvelables et du nucléaire. Près de la moitié de la hausse de la production électrique attendue d’ici à 2040 devrait être couverte par les énergies vertes, estime l’AIE.
Au niveau mondial, la part des éoliennes et des panneaux solaires dans l’électricité devrait quadrupler. Dans l’Union européenne, l’éolien pourrait, à lui seul, fournir 20 % des besoins, contre 7 % en 2013.

La puissance nucléaire installée progresserait de 60 %
Malgré Fukushima, le nucléaire serait aussi amené à se développer. Dans l’hypothèse centrale de l’AIE, la puissance installée dans le monde bondit même de 60 % en 25 ans !Retour ligne automatique
Une résurrection due à une poignée de pays où l’Etat soutient fermement l’atome, à commencer par la Chine, l’Inde, la Corée et la Russie. Ou encore l’Iran.Retour ligne automatique
Mardi, la République islamique a d’ailleurs signé un accord avec Moscou, qui doit l’aider à construire deux nouveaux réacteurs à Bouchehr, sur la côte du Golfe Persique. À terme, l’Iran veut bâtir vingt centrales. En Europe, le nucléaire déclinerait en revanche de 10 %.Retour ligne automatique
En dépit des efforts de sobriété et du recours accru aux énergies propres, la consommation mondiale et les émissions de gaz à effet de serre devraient continuer leur inquiétante progression. n particulier en Asie, qui assurerait seule 60 % de la hausse.Retour ligne automatique
La Chine devrait d’ailleurs devenir le premier pays consommateur de pétrole au début des années 2030, devant les États-Unis. Une couronne dont Pékin se passerait bien.

Source :
Le Monde.fr | 12.11.2014 à 01h01 • Mis à jour le 12.11.2014 à 01h03 |Par Denis Cosnard

Commentaire : le marché nucléaire représenterait au niveau mondial un chiffre d’affaire de 1000 milliards de dollars, 52 réacteurs seraient en cours de construction ou en projet.

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