Boulevard du Développement Durable

Le concept de limites planétaires désigne les limites que l’humanité ne doit pas dépasser pour ne pas compromettre les conditions favorables dans lesquelles elle a pu se développer et pouvoir durablement vivre dans un écosystème sûr, c’est-à-dire évitant les modifications brutales et difficilement prévisibles de l’environnement planétaire.

Le concept de « limite planétaire » a été proposé par une équipe internationale de 26 chercheurs et publié en 2009. Il se définit autour de 9 constat ou phénomènes :

• le changement climatique ;
• les pertes de biodiversité ;
• les perturbations globales du cycle de l’azote et du phosphore ;
• l’usage des sols ;
• l’acidification des océans ;
• la déplétion de la couche d’ozone ;
• les aérosols atmosphériques.
• l’usage de l’eau douce ;
• la pollution chimique (plus largement l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère).

Dès l’Assemblée générale de l’ONU en 2011, Ban Ki-moon se saisissant du concept, évoque les limites planétaires comme outil de mesure scientifique. S’adressant aux dirigeants du monde, il déclare « Aidez-nous à défendre la science qui montre que nous déstabilisons notre climat et dépassons les limites planétaires à un degré périlleux ». Conséquence, en 2012, Le Panel de haut niveau de l’ONU sur la viabilité du développement mondial (UN High-Panel Level on Sustainability) inclut la notion de limites planétaires (planetary boundaries) dans son texte de présentation.
En Europe, le « Rapport sur l’Etat de l’environnement » de l’Agence européenne pour l’environnement rendu en 2010 hisse les limites planétaires au rang de « priorité environnementale ». La Commission européenne exploite ce concept en 2011 afin de définir ses objectifs : « D’ici à 2050, l’économie de l’UE aura crû de façon à respecter les contraintes de ressources et les limites planétaires  ».
Aujourd’hui, la Fondation Nicolas Hulot porte le projet d’intégrer dans la constitution le respect des limites planétaires en ce qu’il s’inscrit dans une dynamique mondiale visant à appréhender l’interdépendance des enjeux environnementaux. Pour ce faire, elle a rédigé le projet d’amendement suivant : « La République veille à un usage économe et équitable des ressources. Elle garantit aux générations présentes et futures un environnement sain et sûr en veillant au respect des limites planétaires, à savoir les grands équilibres interdépendants qui conditionnent l’habitabilité de la Terre  ».

Plus récemment encore, dans l’idée d’adopter une loi qui pénalise le crime d’écocide, la Convention citoyenne sur le climat se place également dans le cadre des 9 limites planétaires, intégrant dans cette loi le devoir de vigilance et le délit d’imprudence, dont la mise en œuvre serait garantie par la Haute Autorité des Limites Planétaires.