Ce mercredi 24 juin 2020 est à marquer d’une pierre blanche : le géant allemand de l’agrochimie a annoncé une série d’accords pour s’éviter de coûteuses condamnations judiciaires sur les dangers liés au glyphosate, à la pollution aux PCB et aux dommages causés par le pesticide dicamba.
Il aura fallu des mois d’âpres négociations pour atteindre ce résultat. Mercredi, le géant allemand des secteurs agrochimique et pharmaceutique Bayer a annoncé avoir conclu « une série d’accords pour résoudre les principaux litiges liés à Monsanto aux États-Unis, en particulier celui concernant [l’herbicide] Roundup (glyphosate) », indiquant également qu’elle « effectuera un paiement total entre 10,1 milliards et 10,9 milliards de dollars pour mettre fin aux litiges en cours et aux potentiels futurs litiges ».
En prenant cette initiative la firme allemande s’épargne le risque de condamnations dans les milliers de procès initiés aux Etats-Unis et d’avoir à verser dans le futur un montant largement supérieur à celui de cette transaction. « Les futurs cas potentiels seront régis par un "accord de classe" soumis à l’approbation du tribunal », a précisé l’entreprise qui accorde 1,25 milliard de dollars à l’initiative qui prévoit de créer un panel scientifique pour évaluer les risques liés au glyphosate.
C’est un soulagement pour la multinationale qui se traîne, tel un boulet économique, son rachat de la firme Monsanto depuis 201 et qui va de revers en revers face à la justice américaine dans le domaine des pesticides et qui pour la première fois de l’histoire, avait vu la justice américaine confirmer que ses produits sont dangereux pour la santé humaine : le glyphosate étant le principe actif de deux de ses produits, le Roundup et le Ranger Pro, jugés cancérigènes
Le risque financier était d’autant plus grand pour la direction du groupe Bayer que la situation de la réputation de l’entreprise, ternie par les scandales de manipulation de la science et des autorités attribués à Monsanto, avait provoqué en avril 2019, lors de l’assemblée générale de l’entreprise, un vote de désapprobation de sa politique par 55 % des actionnaires. Bayer a donc tenté, mercredi, de rassurer ses investisseurs. « Cet accord transactionnel intervient au bon moment et met fin à une longue période d’incertitude, a déclaré la multinationale dans un communiqué. Il est financièrement raisonnable par rapport aux risques financiers importants qu’impliquerait un contentieux courant sur plusieurs années, et aux répercussions connexes sur notre réputation et notre entreprise. »
Reste à savoir quelles seront les conséquences de cette décision sur les contentieux cours dans le reste du monde. Si l’on en croit, Corinne Lepage : "C’est génial pour les affaires en cours" comme elle s’est immédiatement exclamée après la diffusion du communiqué du groupe Bayer.
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