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Les États

Financement du climat : selon l’OCDE les pays développés devraient atteindre l’objectif de 100 milliards USD annuel en 2023

25 octobre 2021 – Le Secrétaire général de l’OCDE a déclaré que le niveau du financement climatique par les pays développés devraient atteindre l’objectif de 100 milliards USD en 2023. Un niveau qui reste très bas au regard des défis annoncés et des dépenses engagés par les pays développés pour la crise sanitaire et la relance post-crise.

En 2009, lors de la quinzième Conférence des Parties à la CCNUCC tenue à Copenhague (COP15), les pays développés s’étaient engagés à mobiliser collectivement 100 milliards USD par an en faveur de l’action climatique dans les pays en développement à l’horizon 2020. Formalisé à la COP16 à Cancun, cet objectif a été réaffirmé et prorogé jusqu’en 2025 par la COP21 à Paris. Mais finalement le financement fourni et mobilisé par les pays développés au titre de la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement devrait atteindre 100 milliards USD, un peu plus tôt : en 2023, selon une nouvelle analyse de l’OCDE.
À la demande des pays développés, l’OCDE analyse régulièrement les progrès réalisés par rapport à cet objectif sur la base d’un cadre comptable rigoureux, en accord avec le résultat de la COP24 approuvé par l’ensemble des Parties à l’Accord de Paris concernant les sources de financement et les instruments financiers. Les chiffres de l’OCDE rendent compte de quatre composantes du financement climatique fourni et mobilisé par les pays développés : les financements climatiques publics bilatéraux, les financements climatiques publics multilatéraux attribuables aux pays développés, les crédits à l’exportation bénéficiant d’un soutien public en rapport avec le climat, et les financements privés mobilisés par les financements climatiques publics bilatéraux et multilatéraux attribuables aux pays développés.

Un chiffre équivalent aux dépenses 2020 de l’État français pour la crise sanitaire

100 milliards de dollars seront donc mobilisés par les pays développés d’ici 2023 pour le financement climatique. Quasiment la somme que la France a mobilisé et dépensé à elle seule en 2020 pour la crise sanitaire en supplément de ses dépenses publiques courantes. C’est ce qu’indique le rapport de la Cour des comptes, rendu public le 9 septembre 2021. Sur « les dépenses publiques pendant la crise et le bilan opérationnel de leur utilisation », la Cour a relevé une forte hausse des dépenses publiques. Elles représentent 61,8% du produit intérieur brut (PIB) en 2020 contre 55,4% en 2019.
La Cour s’est attachée à apprécier séparément l’évolution des dépenses de chaque administration publique, en intégrant l’analyse des transferts entre administrations. Ainsi, la hausse des dépenses publiques atteint 96,4 milliards d’euros, dont 86% liées à des dépenses de crise. Les dépenses ordinaires, sans lien avec la crise, représentent 14% de la hausse des dépenses publiques, soit 13,7 milliards.
Aussi en raison des capacités moindres des pays sous l’effet de la pandémie de COVID-19, il ne fait pas de doute que le second scénario de l’OCDE qui tient compte de facteurs pouvant déboucher sur des niveaux de financement climatique inférieurs aux objectifs, soit le plus plausible et laisse encore longtemps beaucoup de pays pauvres, vulnérables face aux répercussions croissantes du changement climatique.

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